MADO RODRIGUES
Artiste-chercheuse, éleveuse de vers à soie
L’activation dont il est ici question frôle la magie mais trouve ces stratégies opératoires dans l’activation informatique. Pour les deux oeuvres Quand mes peaux deviennent golem (2018) et Golem-, deuxième activation (2018) il est question de matières animées et inanimées plus que de matière vivante, morte ou de charge magique. Les systèmes électroniques présentés ne maintiennent pas en vie, ils maintiennent l’objet animé. Il s’agit de formes fabriquées qui ne découlent pas d’un processus biologique in vitro par exemple, mais d’un façonnage manuel— par différenciation avec le bio-art. Cette simulation organique est appropriée au golem, être d’argile façonné par la main humaine. La série des projets de golems ne contient aucune matière vivante, mais des matières artificielles qui sont mis en activation à travers les moyens de monstration.
Golem-, deuxième activation, mai 2018
Système électronique, Arduino, code informatique, cire, pigments, gaze de coton, tubes plastiques, câbles, fils.
Quand mes peaux deviennent golems, 2018
Dispositif composé de trois boîtes émettant de la lumière et du son, matières non-renseignées.
Les boites sont des extensions distancées de mon corps, des fragments pleins d'aspérités, dans lesquels le dedans semble en dehors, la peau n'apparait pas ici comme une surface lisse et imperméable : elle est translucide, visqueuse et laisse passer la lumière qui remue depuis l'intérieur. Les trois golem de peaux mortes s'animent et semblent communiquer entre eux à travers des incantations incompréhensibles.
Stigmates, Alexis Règle & Mado Rodrigues, installation, Université Toulouse II Jean Jaurès, 2016.
" A la manières d'anachronismes, les scènes 3D vidéo-projetées semblent être des souvenirs de la création de la forme resurgissant dans la mémoire numérique de l'objet archaïque, lui étant déconnecté, immobile. Différentes mémoires sont convoquées ici, provoquant une scène étrange et inquiétante." Sabÿn Soulard, 2016